Révision du taux d’usure le 1er octobre : une bonne nouvelle pour les emprunts immobiliers ?

  • Depuis la hausse des taux d’intérêt, de nombreuses demandes d’emprunt ne peuvent aboutir.
  • En cause, le taux d’usure, soit le taux maximum auquel les banques ont le droit de prêter.
  • Sa réévaluation au 1er octobre pourrait (un peu) relancer le marché de l’immobilier.

Enfin une bonne nouvelle pour les emprunteurs ? Depuis plusieurs mois et le retour de l’inflation, les taux d’intérêt augmentent. Emprunter de l’argent devient donc de plus en plus cher, au point que de nombreux dossiers se retrouvent bloqués. En cause : le taux d’usure, fixé tous les trois mois par la Banque de France et destiné à protéger les particuliers de conditions d’emprunt abusives.

Ce taux fonctionne comme un plafond. « C’est le taux maximum qu’un créancier peut réclamer », résume auprès de TF1info l’économiste Sandrine Levasseur. Depuis trois mois, il s’élève à 2,57% pour les crédits immobiliers à 20 ans tous frais compris, dont l’assurance emprunteur et l’éventuelle commission des courtiers. Ce qui signifie que, pour une telle durée, aucun crédit ne peut être accordé par une banque au-delà de ce taux.

Des dossiers bientôt débloqués

Pour le calculer, la Banque de France, qui le réévalue chaque trimestre, prend en compte les taux moyens pratiqués par les banques au cours des trois derniers mois, augmentés d’un tiers. Mais avec la hausse des taux d’intérêt, de nombreuses banques n’ont d’autre choix que de fixer un taux plus élevé selon les dossiers (plus la banque prend un risque en prêtant, plus le taux est élevé). Si celui-ci est plus élevé que le taux d’usure, alors le processus est bloqué, et les ménages concernés ne peuvent se voir accorder de prêts.

En ce sens, une centaine de courtiers ont défilé mi-septembre devant la Banque de France pour demander une réévaluation de ce taux. Au 1er octobre, ils devraient obtenir gain de cause. « Compte tenu des données collectées auprès des banques, le taux d’usure sera normalement relevé le 1er octobre, de façon bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier, en accord avec le ministre de l’Économie et des Finances » Bruno Le Maire, explique la Banque de France. « Ceci permettra, dans le respect de la loi, de régler les situations plus difficiles d’accès au crédit relevées ces dernières semaines. »

Une mesure qui pourrait relancer le marché de l’immobilier. « Des dossiers vont pouvoir être débloqués simplement avec la remontée du taux d’usure », poursuit Sandrine Levasseur. Les ménages « dont les conditions de solvabilité sont moins certaines que pour les ménages plus aisés » devraient être les premiers bénéficiaires.

(Source : tf1info.fr – Image : freepik.com)